Pajenn:Luzel - Lincel ar re varo.djvu/4

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Le Linceul des Morts. 20} porte principale (de l'église), et aussitôt entra dans l'église un carrosse attelé de trois chevaux. Quand ils (les chevaux) furent au milieu de l'église, ils s'arrêtèrent. Alors le postillon et l'homme qui était venu de la sacristie ouvrirent le carrosse et en retirèrent un cercueil. Job Kervran, en voyant cela, se signa et les cheveux se dressaient sur sa tête, de peur. Ils déposèrent le cercueil sur le pavé de l'église et l'ou- vrirent. Il y avait dedans un corps mort, le corps d'une femme. Ils le retirèrent du cercueil et le tinrent debout. La femme enlève alors le linceul blanc qui l'enveloppait, et le jette sur le pavé de l'église. Aussitôt deux grandes dalles se lèvent avec bruit du pavé, et découvrent un trou noir et profond. La femme y descend, toute nue, et son linceul reste sur le pavé de l'église. Alors, les deux dalles retombent sur le trou et le recouvrent. Le postillon s'en va, avec son carrosse, en fai- sant le même bruit qu'à son anivée, et l'autre ferme la porte et retourne à la sacristie. Mais, le cercueil et le linceul étaient restés au milieu de l'église. Job Kervran était près de mourir de frayeur; il continue de prier Dieu de lui faire la grâce d'aller jusqu'au jour, sans mal. Aussitôt que trois heures furent sonnées, il entendit encore le carrosse qui venait, au galop rouge des chevaux, par-dessus les tombes du cimetière, si bien qu'il croyait que toutes les pierres tombales devaient être brisées et réduites en poussière. — Jésus, s'écria-t-il, ce n'est donc pas fini ? Qu'est-ce qu'il y a encore, mon Dieu ?... Et il vit encore un homme, le même, venir de la sacristie, avec une clef à la main, pour ouvrir la porte principale ; et le carrosse, attelé de trois chevaux, s'avança encore jusqu'au mi- lieu de l'église. Il s'arrête là, près du cercueil. Et les deux dalles se lèvent encore, avec fracas, du pavé de l'église, la femme morte sort, toute nue, du trou, prend son linceul et s'en enveloppe le corps. Les deux hommes la couchent alors dans le cercueil, et met- tent le cercueil dans le carrosse, qui part encore, avec un bruit épouvantable. L'homme qui était venu de la sacristie ferme la porte à clef et retourne à la sacristie. Job priait Dieu toujours,