74 — CVst uïi gros pain de seigle, un paiti noir qu*au logis II | pris cn partant. « Tiens, ilit-il, â son fils, Ta inère Fa pétri! — Ma mère, oh ! qtie je voie Ln bun pain qu’au pays je mangeais avec joic, n II lc prend, le retourne, avidc ct tout trcmbïant: Cest bien lui, le voilâ ! tout â eoup, haletant, II le [>orte â sa bouche, et, muet, le dévore ; I>uu llot dc sang vermcil sa lèvrc sc eolorc, Puis les yeux pleins de pleurs, et tombant â genoux : « Oh I mère « lui dit-il » ils seraieut sauvés tous 8’ils rnangeajent, comme moi, le bon pain de ehez nous. » — Chrétiens, il est au Giel, notre belle patric, rn pain que Dieu nous garde et qui nous rend la vie Ce finin, c’est le froment broye pour Ics êlus Ccat le divin remède ; et ce pain c*est Jésus ! Cest .Jésus dont le sang circule dans nos veines, Quand, victime d"amour, il vient ^ruérir nos peincs; C Vst la coupc que tend Taugustc Mêdecin, Se peuchant vers celui qui râJe et qui s"éleint ; Se donnant tout entier au moribond qui souifre, Arrachant la pauvrc âme aux vertigcs du gouffre, La puuvre âme qui tremble et demande â genoux L’auindne d*un morceau du bon Pain de chez nous. Ah I que le moribond tout meurtri de souiTrancc, S^appellc le prochain ou se nommc la Francc ; Quïl soit faible ou puissant, il nïmporte, il a faim ; Donnez vite, peut-étre il sera rnort demain ! Pauvrc. France, demain, sans guide sur la route, Rllô aura, pour toujours elpirê dans le doute. Dormez, son âme est vide et son eujur est muet; Donnez, Dieu dans le Giel vous paiera ee bienfait I Ainsï (ju’au pauvre enfant expirant dc misère, Pjvscntez-lui ce Pain qu"a prépaié sa mère, ï/K-iise, qui 1’appelle et qui, pcut-être en deuil, rfiiufft plus qu’â prier bientôt sur un ecreueil. Quand le pain de chcz nous peut luï reudrc la v: CiWticns, serons-nous sourds aux cris de la p, Lïngmtc qui s’abi:nc et qui semble oublïcr Qi.< Dïeu seul est puissant et ^cul peut la sauv» II Digitized by Google
Pajenn:Feiz ha Breiz 1903-1907.djvu/88
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