L'HIVER.
Par 9f. LE JEAN (IjC Romlgnol du boln de la Kult).
La voix de la tempête , dans les hauts arbres , semble ad-
[monester la terre ;
Le soleil a perdu ses brillantes couleurs, et a la pâleur de
[la lune ;
On ne trouve plus de chaleur sous la voûte des deux ;
Les petits oiseaux se taisent et les forêts sont silencieuses.
La nuit est longue et ténébreuse ; les étoiles sont rares,
Et, au lieu du chant du rossignol, si délicieux à entendre,
Les bêtes fauves hurlent avec inquiétude dans les cam-
[ pagnes,
Et le murmure de la rivière s'élève comme des plaintes
[au-dessus de la vallée.
Le jour est court et vient lentement , et quand l'homme
[sort de sa couche , La bise s'infiltre dans ses membres glacés ; [sa tête,
Retournant aussitôt dans sa demeure, il voit, au-dessus de
Des aiguilles de glace suspendues à son toit , comme les
[dents d'un peigne de cristal.
Le sol est crevassé et les arbres sont dépouillés de leur Les champs et les chemins s^nt déserts ; [feuillage ;
Une brume livide , épouvantable , s'élève , épaisse , dans
[le lointain , Et une ceinture de nuages noirs se voit à l'horizon.
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Comme les flots de la mer approchent les flots rapides du
[brouillard ! Et voilà que le firmament ressemble à un essaim d'abeilles; Les flocons de neige tombent dru, et le monde est paré Comme une jeune mariée au matin de ses noces.
Dans la direction du vent , les arbres portent une raie
[blanche ;
Les ajoncs , les genêts , les ronces , l^s broussailles se
[courbent sous le faix ;