Pajenn:Cadic J.-M. - Er meliner hag er velineres - RBV,1890 (T1).djvu/3

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LE MEUNIER ET LA MEUNIÈRE
DE KERHORAND


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1. — J’ai soif, o ma bien aimée, j’ai très grand soif ; un peu d’eau de la fontaine de l’étang me ferait un grand bien.

2. — Un peu d’eau de la fontaine de l’étang me ferait un grand bien, si ma bien aimée Louison venait elle-même me l’offrir.

3. — Je l’accepterais de sa main, et de bon cœur, je vous l’assure ; je prendrais mon chapeau à la main pour la remercier.

4. — Je prendrais mon chapeau à la main pour la remercier, j’irais même à genoux, oh oui volontiers

5. — Si la jeune fille était contente de se marier, je prierais son père et sa mère de me la donner cette année.

6. — J’ai été la demander, je ne veux pas le nier ; mais la jeune fille a déclaré qu’elle ne se mariera pas encore.

7· — La jeune fille a déclaré qu’elle ne veut pas encore se marier, car Joachim du Bâtiment n’a pas encore tiré au sort.

8. — Joachim du Bâtiment n’a pas encore tiré au sort, il ne tirera même pas cette année, mais seulement l’année prochaine, je crois.

9. — Mais peu importe quand il tirera, cette année ou après : il est fils de veuve, il n’ira pas à l’armée.

10. — L’ordre est venu cependant, je l’ai entendu dire, que tous ceux qui seront tombés au sort, seront obligés de partir.

11. — Mais Joachim du Bâtiment, ô celui-là ne partira pas ; l’argent pour se libérer ne lui fera pas défaut.