Pajenn:Proux - Bombard Kerne, 1866.djvu/10

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IX

années, que nous déplorions tous, avec plusieurs compositions remarquables, qui ne sentent nullement le tombeau, je vous l’assure. La Muse, trop longtemps délaissée, est accourue au premier appel de son poëte bien aimé, et, comme naguère, il a chanté dans la vieille langue des aïeux, il a retrouvé aujourd’hui l’inspiration et les accents de ses meilleurs jours.

Sans avoir rien perdu de sa verve spirituelle et enjouée, la manière du poëte s’est sensiblement épurée et son expression est toujours d’une originalité, d’une justesse et d’une vérité que les vrais connaisseurs ne peuvent trop admirer.

M. de Lavillemarqué, dont le jugement est toujours bon à recueillir en pareille matière, apprécie fort le talent de M. Proux, comme on peut en voir par ce qu’il en dit dans la Revue d’Armorique de l’année 1843 ou 44 et aussi par l’extrait suivant d’une lettre qu’il adressait au poëte, il y a déjà plusieurs années : « Je ne saurais vous dire combien je suis reconnaissant à M. R… de m’avoir fait connaître vos poésies ; je les ai lues et