Pajenn:Milin - Penaos karet Jezus-Krist.djvu/10

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— VIII —

le Bulletin de l’Enseignement, bientôt transformé en Semaine religieuse du diocèse.

Il se retira, enfin, à l’Ile de Batz, où sa femme[1] possédait quelque bien, et ne tarda pas à être élu maire de cette paisible et intéressante commune. Quand nous disons paisible, ce ne fut pas pour lui ; car, malgré son absolu dévouement, il y souffrit des contradictions qu’avivèrent, avouons-le sa rude franchise, et sa ténacité bretonne, et le dégoûtèrent des fonctions publiques. Déjà septuagénaire fatigué, il résigna, malgré les instances de ses nombreux amis, cette soucieuse magistrature. — Réfugié dans le culte de sa foi bretonne, il reprit jusqu’à la fin de ses jours ses consciencieux travaux, et s’éteignit doucement, à 73 ans, le 27 novembre 1895, exemple touchant de piété, de modestie, de labeur incessant et de ferme patriotisme.


Brest, Mars 1899.


A. GUICHON DE GRANDPONT.


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  1. Milin avait été marié trois fois : 1847 avec Agathe Le Dall ; 1859, Julienne Le Fur ; 1869, Marie-Jeanne Combot, survivante. De ces divers mariages naquirent treize enfants, honorant la mémoire de leur père.