Pajenn:Milin - Légendes bretonnes.djvu/18

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’nn aotrou markiz zo choumet klanv,
Biken he galon joa ne ra.
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Ar varkizez ioa oc’h ebati,
Tud-jentil vraz a ioa gat-hi.
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N’oa ket al lizer digoret mad
N’oa ann dour war he daoulagad ;
N’oa ket al lizer peur-lennet
Na oa ar paper holl glepiet.

Ar varkizez a lavare
D’he fotr a goch eno neuze :
Stern pevar marc’h oc’h va c’harroz
Me rank mont da Werrand fenoz


Monsieur le marquis est resté malade,
Jamais son coeur ne fera plus de joie.
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La marquise prenait ses ébats,
Des gentilshommes se trouvaient avec elle.
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La lettre n’était pas encore bien ouverte
Que les larmes lui montaient aux yeux ;
La lettre n’était pas entièrement lue
Que le papier était mouillé.

La marquise disait alors
A son cocher qui se présentait :
Attèle quatre chevaux à mon carrosse,
Il faut que j’arrive ce soir à Guerrand.

tué dans le goulet de Brest et qui a donné son nom un fort faisant face à celui de Kelern (Ker, lieu, lern, des renards).

La tradition que je viens de rapporter au sujet de l’étymologie de Guingamp m’a été apprise par M. Hamonic, membre de la Société académique et très-savant breton. Il la tient, assure-t-il, d’un estimable vieillard du pays. Si donc l’histoire, d’un côté, ne dément pas l’assertion avancée au sujet du château primitif qui fut comme le berceau de cette ville, on ne contestera pas que le sens de gwezen, arbre, devenu par contraction gween et par abus guen, et gam en composition pour kam, penché, courbé, ne soit pas tout aussi naturel que les étymologies déjà données par des écrivains préférant aux récits de la tradition les hypothèses les plus invraisemblables.