cier se transforme aussi en une maison de bains ou en une boutique dont l'acheteur ne doit pas recevoir la clef. Un des contes danois (Grundtvig, tome I, p. 2ji) commence tout-à-fait comme le conte breton. Le gars qui cherche à entrer en service rencontre un seigneur qui lui demande s'il sait lire. Sur la réponse affirmative du gars, le seigneur lui dit qu'il ne peut le prendre à son service. Le gars fait alors comme Koadalan, retourne sa jaquette, rencontre de nouveau le seigneur, et lorsque celui- ci lui adresse la même question, il répond qu'il ne sait point lire. Dans un conte allemand (Grimm, tome III, p. 117) le sorcier demande : « Sais-tu lire et écrire? — Oui, dit le gars. — Alors, fait le sorcier, si tu sais lire et écrire, je ne puis t'employer. — Vous parlez de lire et d'écrire? reprend le gars. Je vous ai donc mal compris, je croyais que vous me demandiez si je sais manger et crier, et je sais le faire conscien- cieusement, mais je ne sais ni lire ni écrire. » Dans le conte bohème également, le sorcier demande au gars s'il sait lire, mais celui-ci répond négativement. Entre le conte breton et celui des Quarante Vizirs existe sur un point une très-curieuse ressemblance. Dans le conte breton le diable transformé en musicien demande au seigneur du château comme récompense de sa musique la bague que la servante a trouvée : Dans le conte des Quarante Vizirs le sorcier, également transformé en musicien, demande au roi comme récompense la rose dans laquelle l'apprenti s'est métamorphosé. Le conte grec mérite aussi quelque attention. Bien que s'éloignant fort du conte breton en certains endroits, sur d'autres points il s'en rapproche plus que tous les autres contes. Il y a dans la chambre du diable, une chambre que l'apprenti ne doit pas ouvrir : il en ren- contre par hasard la clef et l'ouvre. Il y trouve une jeune fille prison- nière qui lui donne le conseil d'apprendre par cœur, en cachette, le livre magique du diable, et de s'enfuir avec elle. Ils s'échappent ensemble après qu'elle s'est transformée en jument. Sur son conseil il a pris un plat avec du sel, un morceau de savon et un peigne; et en jetant ces différents objets, il retarde le diable qui les poursuit; car le sel se trans- forme en un vaste incendie, le morceau de savon en fleuve, et le peigne en marais. IV. En ce qui concerne l'essai malheureux fait par Koadalan pour revivre et rajeunir, on peut comparer la légende de l'enchanteur Virgile. Voyez Edelestand Du Méril : Mélanges archéologiques et littéraires, p. 433. Virgile se fait hacher en morceaux par son serviteur, se fait saler, mettre dans un tonneau et fait mettre ce tonneau sous une lampe, de sorte qu'elle y dégoutte neuf jours et neuf nuits. Le septième jour l'Empereur demande à voir Virgile , force le serviteur à le con-
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Neuz