Pajenn:Goesbriand - Fables choisies de La Fontaine traduites en vers bretons.djvu/5

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AVANT-PROPOS.


La langue bretonne, bien que pauvre et négligée, est si forte d’expression ; le tour d’esprit de nos cultivateurs se prêté si naturellement aux images, aux comparaisons, à l’allégorie, que j’ai cru possible de mettre à leur portée quelques-unes des leçons simples, naïves et spirituelles du bon LA FONTAINE.

Mais le nombre des fables dont j’ai osé entreprendre la traduction est très-borné ; car l’inimitable bon homme, quittant le langage familier, s’élève souvent aux plus hautes régions de la métaphysique ; cite l’histoire, la géographie, l’astronomie , la mythologie, etc.,… et tout cela serait de l’hébreu pour nous.

Je n’ai pas la prétention d’offrir à mes lecteurs, du breton classique et pur de tout alliage : je ne connais que le breton vulgaire, tel qu’on le parle aujourd’hui. J’aurais désiré ne me permettre que le moins possible, des mots évidemment d’origine française, lorsque la même idée pouvait se rendre par un terme vrai breton ; malheureusement la mesure et l’inexorable rime m’ont souvent imposé cette dure nécessité : je ne l’ai jamais subie sans un sentiment