Mont d’an endalc’had

Pajenn:Cadic J.-M. - Merh en duk a Naned - RBV,1892 (T1).djvu/5

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LA FILLE DU DUC DE NANTES


11. — Non, maître capitaine, nous ne pourrons pas nous marier, car mon père et ma mère en seraient très fâchés.

12. — Capitaine de navire, si vous êtes homme d’honneur, laissez-moi débarquer, sinon vous devenez traître.

13. — Fille du duc de Nantes, vous avez parlé trop tard : nous sommes à dix-huit lieues de la terre de Nantes.

14. — Et il nous faut encore faire dix-huit autres lieues, avant de trouver la terre ferme de Nantes et de pouvoir y marcher.

15. — Notre dame de Kergam,
Oh ! soutenez ma mère ;
Elle n’a d’autre fille que moi,
Et voyez où je suis !

16. — Pour moi, maître capitaine,
Si je me croyais en danger de perdre mon honneur,
Je me jetterais sur la tête
Au plus profond de la mer.

17 — Non, non, jeune fille, ne le faites pas, car mourir au fond de la mer est chose horrible.

18. — Elle ne s’est pas précipitée dans la mer, mais elle s’est transpercée avec un glaive en argent.

19. — Approchez, mes soldats, venez voir la fille du duc de Nantes qui vient de se donner la mort.

20. — Capitaine du navire, vous ne nous étonnez pas : c’est la troisième jeune fille que nous voyons ainsi mourir chez vous.


(Recueilli et traduit par Y. K.)