Pajenn:Cadic J.-M. - Kanen gouil Yehan - RBV,1897 (T2).djvu/1

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LE CHANT DE LA SAINT-JEAN


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Parmi les fêtes instituées par l’Eglise, en l’honneur des saints, il n’en est pas de plus solennelle et de plus populaire que la fête de la Nativité de saint Jean-Baptiste.

L'origine de cette fête doit remonter au berceau même du christianisme.

Du moins, on la trouve bien établie, avec son rite solennel, dans les premiers siècles de l’Eglise, et saint Augustin en parle comme d’une fête déjà très ancienne de son temps.

En effet, la naissance miraculeuse de saint Jean Baptiste, sa sublime vocation, son éminente sainteté, proclamée par le Sauveur lui-même, son courage et sa fermeté en face de la tyrannie du cruel Hérode, son glorieux martyr, ses miracles, tout le recommandait à la vénération et au culte des fidèles, et il est permis de croire que l’Eglise naissante elle-même a voulu favoriser cette dévotion et ce culte, en instituant une fête solennelle en l’honneur de sa naissance miraculeuse.

L’institution de cette fête fut accueillie avec joie, et, partout où pénétrait la religion chrétienne, elle était célébrée avec autant de dévotion que de solennité.

Une chose à signaler pour cette fête, c’est l’usage d’allumer, la veille au soir, de grands feux de joie en signe de réjouissance.

Cette coutume doit remonter à la plus haute antiquité, puisque saint Augustin en parle encore comme d’une chose universelle et immémoriale.

Mais quelle pourrait être la véritable cause de cette pratique ? On ne s’accorde pas à la déterminer.

Les uns disent que, par ces feux de joie, on a voulu tout simplement rendre hommage à l’éminente sainteté et à la sublime mission