6. — Voilà la bourgeoise qui va au charnier avec un grand plat et un couteau : le bourgeois va lui-même après elle, avec la grande hâche sur l'épaule.
7. — Ils ont saisi le porc par la queue, et je crois que nous l’aurons tout entier ; nous ne demandons pas cela, nous voulons seulement le dos et les deux côtés.
8. — Coupez loin de l’os, de peur de couper votre main ; car nous ressemblons assez au renard, nous n’aimons pas beaucoup les os.
9. — — Que cherchez-vous, coureurs de nuit ; laissez~nous prendre notre repos ; continuez votre chemin, allez plus loin, nous n’avons rien à vous donner.
10. — — Nous ne cesserons de chanter que nous n’ayons reçu notre part d’étrennes ; personne ne nous refuse, si ce n’est cependant Jacques aux Jambes grêles.
11. — Si ce n’est Jacques aux Jambes grêles, et aussi Antoine de Kerplouz ; à Keraval et au Guéric, au lieu de viande, on nous donne des citrouilles.
12. — Mais en cette maison, Dieu merci, on donne bien et avec largesse ; et cette année encore nous ne serons pas refusés.
13. — On nous donnera, avec les meilleures poules, le meilleur lard du charnier, peut-être ajoutera-t -on une douzaine d’œufs, et notre affaire sera bonne.
14. — — Vous n’aurez ni lard ni poules : le porc n’est pas encore tué ; et le renard a mangé toutes nos poules, chair et os.
15. — — Si le porc n’est pas tué, allons le tuer, s’il vous plaît : nous sommes forts, nous le tiendrons, et, s’il le faut, nous le saignerons.
16. — Les poules sont sur le perchoir, nous les entendons chanter Kedi Kedek, nous entendons le grand coq qui dit : toutes les poules ont pondu.