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élégie.

Son âme est sons doute au ciel — Dans le chœur des anciens bardes. — Ami, de là tu entendras — Les échos de Breiz répéter mon petit chant.

Et tu diras avec allégresse : — « Mon pays produira encore des poètes ; — Frères, la vie est dans la mort… — N’endormez point votre talent.

» De la Bretagne du paradis, — Prosterné aux pieds de nos vieux saints, — Je serai toujours votre président, — Et vous obtiendrai de bonnes inspirations. »

— Merci, ami, et à te revoir !… — Nous chanterons, avec d’abondantes larmes, — Breiz-Izel, la mère des bardes, — La première des terres du monde !

Et quand nos yeux se fermeront — Pour toujours au soleil béni, — Nos corps, dans le lit de terre, — Seront les germes d’autres bardes incomparables, —

D’incomparables bardes qui sauront — Chanter les louanges de leur pays ; — Des louanges, en langue bretonne, — A toi, Le Scour, excellent poète, excellent ami.

J.-M. Le Jean.


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Marvad e man er baradoz
E strollad vraz ar varzed koz ;
Ac’hano, mignoun, e klevi
Gant ma gwerzik Breiz o skiltri.

Ha zeder braz te a laro :
« Barzed a vezo c’hoaz em bro :
Breudeur, ar maro zo buez,
Na vezit morse didalvez !…

Er Breiz-Izel ar baradoz,
Daoulinet da dreid ar zend koz ,
E vezinn bepred ho Rener
Gand aouen vad e peb amzer. »

— Trugarez, mignoun… kenavo…
Gand daelou puil ni a gano
Breiz-Izel, mamm ar varzed,
Ar c’henta douar euz ar bed !

Ha pa sarro hon daoulagad
D’ann heol benniget evit mad,
Hon c’horfou, er gwele douar,
A vezo had barzed dispar.

Barzed dispar a c’houvezo
Kana meuleudiou d’ho bro ;
Meuleudiou, e brezounek,
D’ar Skour, ar barz, ar mignoun c’houek.


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