Il donna son affection à tous les poètes bretons ; — Eux aussi l’ont bien aimé ; — Car en Bretagne tous ceux qui chantent — Ont profité de ses conseils ou de son exemple.
Il a publié, tout récemment encore, — Deux beaux volumes de poésies : — La Harpe de Guingamp et Rumengoll — Feront connaître son nom de tous.
Il institua, il y a un an, — Avec de généreux efforts, la Société des Bardes. — Fondateur et société n’existant plus, — Qui donc désormais chantera ?
Quand la douleur est dans l’âme, — Il est difficile de chanter gaiement. — Ma modeste lyre, écoutez-moi : — Pleurons au lieu de chanter.
Dieu a appelé Le Scour à lui : — Son âme a connu son jugement… — Respectons sa mémoire… Un jour viendra, — Et Dieu nous jugera aussi.
Son corps repose à présent — A l’ombre de l’église de sa paroisse. — Sur sa tombe, ainsi qu’il l’a écrit[1], — On érigera une croix de chêne.
Karet en deuz ano holl varzed ;
Gant-ho ivez eo bet karet
E Breiz kemend a zo kaner
Eo gand he guzul pe he skouer.
N’euz ket pell en deuz great moulla
Daou levr varzaz eaz ar brava
Telen Gwengamp ba Remengoll
A zesko he hano d’ann holl.
Eur bloaz zo en doa bet zavet
A-dro-vad Breuriez ar Varzed
Rener ha Breuriez zo maro
Piou hiviziken a gano ?
Pa vez ar galoun glac’haret
Kana laouen eaz ne-ket…
Ma zelennik, klevit eta
Gwelomp breman el leac’h kana !!…
Eat eo ar Skour dirag Doue
Bet eo ar varn war be ene…
Tavomp… eunn deiz a erruo
Ha Doue ivez hon barno !…
He gorf zo breman o repoz
Enn disheol iliz he barroz ;
War he vez, m’en deuz skrivet[2]
Eur groaz dero a vo zavet.
