Mont d’an endalc’had

Pajenn:Sauvé - Lavarou koz a Vreiz-Izel, 1878.djvu/166

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Kadarnaet eo bet ar bajenn-mañ
— 152 —
946

Panez ! Panezenn !
Eul Leonard na zebr tra ken.

947

Grik ! Grik ! Daoulaziz[1].

948

Plougastel lovr[2], mar kerez e vezi gwelet.

949

Bouc’h Kerneou
Staoter en he graou.

950

Bek meil-ruz, bek sall !
’Re Gemperle n’zebront tra all.

951

Penn-sardinenn ar C’honkiz,
Penn-eog ar C’hastel-Liniz,
Ha Penn-merluz ar C’hon-Bridiz.

952

Kon-bridiz, traon ha krec’h,
’Zo doganed nemet c’houec’h,
Hag ar c’houec’h-ze e vez ivez ;
Paneved resped d’ho gragez.

953

Treffiagat, brochou laou,
A ia d’ar mor daou-daou,
Da glask lanvez da nea,
Evid ober kerdenn d’ho c’hrouga.

954

Kaper lovr, boellou blei,
Hen euz debret kant bara heï
Hag eur zac’h bara draillet,
Ha c’hoaz n’e ket hanter-garget,
Hag e lavare he vamm :
Klanv va C’haper, na zebr tamm.

955

Potret Primelinn, potret ann alc’houez,
Potret Kerlouan, potret ann had panez,
Potret Guisseni, potret ar c’hill-krok.

956

Avel uhel, avel nord
A zigas ar pense d’ar bord,
Ha me araok
Da c’hoari va faotr,
Ha pa-d-ajenn d’ar grouk
’Teuio eun tortad war va chouk[3].

  1. Injure fréquemment adressée aux habitants de Daoulas, dont le nom breton « Daoulaziz » signifie en même temps doubles assassins.
     La légende raconte qu’un seigneur du Faou, qui s’était rendu coupable du meurtre de deux saints abbés, se convertit, fit pénitence et érigea, comme réparation de son crime, sur le lieu même où il l’avait commis, un monastère auquel on donna le nom de Mouster Daou-laz (le monastère des deux meurtres).
     C’est à cet établissement, d’abord sans importance, mais que remplaça plus tard une riche abbaye, dont les ruines pittoresques font aujourd’hui l’admiration de l’artiste et de l’archéologue, que la petite ville de Daoulas, chef-lieu de canton du Finistère, doit son origine.
  2. Plougastel-Daoulas.
  3. Devise des Paganiz, païens, nom sous lequel on désigne les habitants de la partie du littoral comprise entre l’Aber-Wrac’h et Tréfflez. C’est une population à part, une sorte de clan que ses traditions, ses usages et ses mœurs barbares différencient du reste de la Bretagne. Le Pagan appelle la mer sa pourvoyeuse, la vache qui met bas pour lui, et prétend qu’elle lui doit, en tout temps, le vivre et le couvert. De là ses habitudes de piraterie et l’absence de toute hésitation à s’approprier les marchandises provenant de bris ou naufrages qui attérissent sur ses grèves, si le sabre du douanier ou du gendarme ne vient pas contrarier ses projets.