Quimper, le 21 février 1927.
DE QUIMPER
et de léon
- Mon cher Monsieur Chapalain,
J’applaudis à votre projet de traduire en breton la vie du Bienheureux Laporte.
Les lecteurs français ont bien accueilli le livre si intéressant de Monsieur Saluden. Il ne plaira pas moins aux habitants de nos campagnes, qui admireront dans l’émouvant apôtre de la ville de Brest le modèle des prêtres fidèles, auxquels leurs aïeux ont dû la conservation de leur foi et de leurs vertus familiales.
Leur enfance a été bercée par les récits du temps de la Révolution. Ils se sont passionnés pour l’héroïsme caché de ces confesseurs de la foi qui, pendant dix ans, errant de chaumière en chaumière, poursuivis par la police, trahis même parfois par de faux frères, n’ont pas cessé, au péril de leur vie, de porter la parole et les sacrements de Dieu aux catholiques qui ne soulaient pas du prêtre intrus.
Quand ils liront les détails de la persécution révolutionnaire à Brest, et qu’ils apprendront à connaître l’attitude courageuse et le zèle apostolique du Bien-heureux au milieu des agitations populaires, ils s’exciteront entre eux à imiter sa fermeté dans la foi et sa constance dans la pratique du devoir, malgré les mauvais exemples, les mauvaises lectures, les influences malsaines auxquels ils sont exposés.
Sa mort sous les coups des bourreaux, après la