Pajenn:Luzel - Kambr ann deputeed hag ann elektionou, 1874.djvu/2

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L’Echo de Morlaix.

D’ANN DUD DIWAR AR MEAZ.
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KAMBR ANN DEPUTEED HAG AN ELEKTIONOU
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(Eil pennad).
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Ar giriou elektion, elektionou, a zo giriou gallek, hag er iez-se ez int evel ma lavarfac’h : — dibab, dibabou. Un elektion eta a zo un dibab grêt gant an elektourien, da lavaret eo ann dibaberien, ar re a zo en noad hag en doare, hervez al lezennou, da reï ho moueziou evit henvel ar re a gavont ar gwella evit beza en ur gark bennak, evel kuzuler munisipal, mear, kuzuler jeneral, pe depute. Gwes-all, ann holl gargou-se na vijent ket roet dre votadek, pe dre elektion. Ar Roue, pe ann Impalaer, pe ar Prefet a hanve ar re a garie, hep goulen digant ar bopl pe ho c’havent mad, pe n’ho c’havent ket mad. Ann deputeed hep ken a vije hanvet dre votadek, pe dre dibab, ha c’hoas ez oa red beza pinvidik evit beza elektour, da lavaret eo dibaber, ha pinvidikoc’h c’hoas evit beza Depute. A-boe 1848 hep ken, ann holl gwased ho d-eûs ur bloaz war-n-ugent, — nemet ar re a zo war-n-hê ur varn-fall bennag, — a zo galvet da reï ho moueziou evit ober ar c’huzulerienn munisipal, ar c’huzulerienn jeneral hag an deputeed. Evel-se eta mar hoc’h eûs kuzulerienn fall, pe deputeed fall, na eo nemet d’heoc’h hoc’h-unan a dleet en gemer diwarbenn kement-se. Gwelet eta pegement ez eo un dra talvoudus voti bep-tro, ha voti mad, da lavaret eo evit ann dud honest, ann dud fur pere a anavez hoc’h ezommon ha pep-tra a gement a sell ho madou.

Ar c’huzulerienn munisipal, — gouzoud a ret kement-se, me oar-vad, — a zo hanvet ganeoc’h, en pep parroz, evit rena traou ar barroz ewit ar gwella, hag ober un impli vad euz he dinerou, evel a-vad digori hentjou nevez, ha derc’hel ar re goz en stad vad. — Ar c’huzuterienn jeneral, pe-re a em dastum en penn-kêr ann departamant, en ti ar prefet, ho d-eûs da ober evit mad ann departamant holl, ha pep-hini evit he ganton dreist-holl, abalamour ma anavez gwelloc’h he ezommou. Re hirr a vefe lavaret d’heoc’h aman holl ar pez a sell anezhe : met gouvezit mad penoz mar hanvet ur c’huzulier jeneral fall, ho pezo keur braz divezatoc’h. Hanvet eta unan pehini a anavezet mad, hag a anavez ac’hanoc’h ive hag hoc’h ezommou ; unan hag a dremen he vuhe holl, pe da vihanna un darn he vuhe, en ho touez, hag a garo hag a difenno ho mad en pep-tra.

Un Depute hen eus kargou uc’helloc’h, hag ive dleou, pe deveriou brasoc’h en ho kever. Indann ur gouarnamant republikan, evel ma ’z omp hirie, pensturier ar Republik, pehini a zo ar c’henta euz ar gouarnamant, evel diagent ar Roue pe ann Impalaer, — ar pensturier eta, na c’hall ober netra a vraz, netra a dalvoudegez, hep kemer kuzuliou hag aliou ann Deputeed, hag a ve red d’ezhan ober evel ma c’houlenn ann tu lec’h ma ve ar majorite, da lavaret eo ar muia a voueziou. Ar vro holl, a ouzoc’h mad, a zo galvet da henvel ann deputeed. Anu Depute a gaset da Baris, — pe da Versailles, pa eo gwir emaint breman en Versailles, — a ro he vouez evidoc’h en kambr ann Deputeed evit ober al lezennou pere a reen holl er vro. Kambr ann Deputeed a zo eta ur sall vraz lec’h ma em dastum holl Deputeed Franz, en niver a 750, pa vent holl, evit em glevet war holl kement a sell euz madou ar vro, evel kreski pe bihannad ann taillou, ober ar brezel pe ar peuc’h, ober lezennou nevez war meur a dra, — ha kalz a draou all pere a sell euz ar Fransijenn holl. Kambr ann Deputeed a ve hanvet c’hoaz : Korf legislatif, hag ar gir gallek-se : législatif grêt gant daou c’hirr latinn, a zo evel ma lavarfac’h : — Oberour lezennou, — rag evel am eûs lavaret un tammig uc’helloc’h, ann Deputeed a zo ar re a ra al lezenou nevez.

Dre gement-man holl a welet sklêr penoz a votet, pe roêt ho mouez, ho kuzul, bep-tro, en Kambr ann deputeed, dre vouez ann deputeed pere hoc’h eus kaset da Versailles, mar ro ann deputeed-se ho moueziou hervez ho c’hoant, hag ive hervez ho mad hag hini ar vro — en un gir, — mar int deputeed mad. Met kalz a zo anezhe, siouas ha na glaskont beza hanvet nemet evit kaout ur gark uc’hel hag enorus, gonid arc’hant mad, hep kalz poan ; pe dre lorc’h, hag ur wez duhont, na int

AUX GENS DE LA CAMPAGNE.

LA CHAMBRE DES DEPUTES ET LES ÉLECTIONS

(Second Chapitre)

Les mots élection, élections sont des mots français, et dans cette langue, c’est comme si vous disiez : un choix, des choix. Une élection est donc un choix fait par les électeurs, c’est-a-dire les choisisseurs (ce mot n’est pas français), ceux qui ont l'age et les conditions requises par les fois pour donner leurs suffrages pour élire ceux qu'ils trouvent les plus propres à remplir quelque charge, comme celle de conseiller municipal, de maire, de conseiller général, ou de député. Autrefois toutes ces charges-là ne se donnaient pas par vote ou par élection. Le Roi, ou l’Empereur, ou le Préfet nommaient ceux qu’ils voulaient, sans demander au peuple s’il le trouvait bon, ou non. Les députés seuls étaient nommés par élection, ou par choix, encore fallait-il être riche pour être électeur, c’est-a-dire choisisseur, et plus riche encore pour être député. Depuis 1848, tous les hommes agés de vingt et un ans, — à l’exception toutefois de ceux qui ont subi quelque jugement infamant, — sont appelés à donner leurs suffrages pour nommer les conseillers municipaux, les conseillers généraux et les députés. Ainsi, si vous avez de mauvais conseillers, ou de mauvais députés, ce n’est qu'à vous-mêmes que vous devez vous en prendre. Voyez donc combien il est important de voter chaque fois, et de bien voter, c’est-a-dire en faveur des honnêtes gens, des hommes sages qui connaissent vos besoins et tout ce qui concerne vos intérêts.

Les Conseillers municipaux, — Vous le savez, sans doute, — sont nommés par vous, dans chaque commune, pour administrer les affaires de la commune pour le mieux de ses intérêts, et faire un bon emploi de ses deniers, comme, par exemple, ouvrir de nouvelles routes et entretenir les anciennes en bon état — Les Conseillers généraux, qui se réunissent au chef-lieu du département à la préfecture, ont a s’occuper des intérêts de tout le département, et chacun d’eux pour son canton, plus particulièrement parce qu’il connait mieux ses besoins. Il serait trop long de vous énumérer ici tout ce qui les regarde, mais sachez bien que si vous nommez un mauvais Conseiller général. Vous vous en repentirez plus tard. Nommez-en donc un que vous connaissiez bien, et qui vous connaisse aussi, vous et vos besoins ; un qui passe toute sa vie, ou du moins une bonne partie de sa vie parmi vous, et qui aimera et défendra Vos intérêts en toute chose.

Un député a des charges plus relevées, et aussi de plus grands devoirs envers vous Sous un gouvernement républicain, comme nous sommes aujourd’hui, le Président de la République, qui est la première autorité du gouvernement, comme l’était autrefois le Roi, ou l’Empereur, — le Président donc ne peut faire rien d’important sans prendre avis et conseil des députés, et il est tenu d’agir comme le demande le côté où est la majorité, c’est-à-dire le plus grand nombre de voix. Tout le pays, vous le savez, est appelé à nommer ses députés. Le député que vous envoyez à Paris ou à Versailles, puisqu’il est vrai qu’ils sont à présent à Versailles, — vote pour vous à la Chambre des députés, pour confectionner les lois qui dirigent tout dans le pays. La Chambre des députés est donc une grande salle où s’assemblent tous les députés de la France, au nombre de 750, quand ils sont au complet pour s’entendre sur tout ce qui concerne les intérêts du pays, — comme augmenter ou diminuer les impôts, faire la guerre ou la paix, faire de nouvelles lois sur différents sujets, — et nombre d’autres choses qui intéressent tous les Français. On nomme encore la Chambre des députés Corps législatif, et ce mot français législatif est composé de deux mots latins, et c’est comme si l’on disait faiseur de lois, — car, comme je l’ai dit un peu plus haut, les députés sont ceux qui font les lois nouvelles.

Par tout ceci, vous voyez clairement que vous votez vous-mêmes, ou donnez vos suffrages, votre avis, à chaque fois, à la Chambre des députés par la voix des députés que vous avez envoyés à Versailles, si ces députés votent suivant vos intentions, et aussi dans votre intérêt et celui du pays : en un mot, si ce sont de bons députés. Mais il en est beaucoup, malheureusement, qui ne cherchent à être nommés que pour occuper une haute position, et honorable, et gagner beaucoup