Kadarnaet eo bet ar bajenn-mañ
Ar Baron iaouank a lare
Er ger d’he vamm, pa arrue :
— Dalet, ma mamm, kleze ma zad,
Me ’m euz-han gwalc’het en he wad !
Me ’m euz laket he benn d’ann traon,
D’ar vugale d’ c’hoari c’hillaou !
Laret ’m oa d’ac’h, assuret mad,
’M bije revanch maro ma zad ! — [1]
Kanet gant Garandel, leshanwet kompagnon dall.
Kerarborn, 1847.
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- ↑ La famille de Rosmadec tient une large et honorable place dans l’histoire de Bretagne, à différents titres. Je ne suis pas en mesure de déterminer à quel personnage de cette illustre famille se rapporte cette ballade d’une allure si fière.
Le baron Huët de la seconde version ne me semble pas être le véritable nom ; ce doit être une altération, quoique je l’aie trouvé dans la bouche de plusieurs chanteurs.
Dans les Instructions du Comité de la langue, de l’histoire et des arts de la France, rédigées en 1853, par M. Ampère, je trouve, dans la pièce intitulée Monsieur de Bois-Gilles, une situation qui a quelque analogie avec celle de notre jeune Baron tirant vengeance de la mort de son père :
. . . . . . . . . . . . . . .
Achevant ces paroles,
Le combat s’engagit.
Bois-Gilles en tua trente,
Mais son épée faillit.
Il appela son page ;
— Petit Jean, mon ami !
Va-t’en dire à ma femme
Qu’ell’ n’a plus de mari.
Va dire à la nourrice
Qu’elle ait soin du petit :
Et qu’il tire vengeance
Un jour de ces gens-ci ! —
Achevant ces paroles,
Bois-Gilles rendit l’esprit !