Pajenn:Guillerm, Recueil de chants populaires bretons du pays de Cornouaille, 1905.djvu/154

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Kimiad daou zoudard yaouank.



9

’Botred yaouank neuz’ lare ’n eur vont meaz euz o zi,
Kenavo ma c’hoar Mar’Jannik ha c’hui ma c’hoar Mari.

10

Pe oant e kreac’h mine Rou[1] var an hent braz e vont,
Me glev kleier Landreger sontien d’an oferon.

11

Me lare d’am c’hamered : d’am-ni d’an oferen,
Car d’al leac’h e iam bremen[2] n’euz ket a veleien.

12

Car d’al leac’h e iam bremen n’euz ket a veleien,
Da laret ar gouspirou kenneubeud ’n ofern bred.



Notes. — La personne qui chanta cette chanson ne sait ni lire ni écrire. De plus, elle ne comprend pas un mot de français. Ceci est cause de l’originalité du langage employé dans cette poésie populaire. Nous affirmons que cette manière de faire est celle du parler populaire de Trégunc et des environs : breton très original et qui semble une véritable transition entre le breton de Cornouailles et celui de Vannes. Il y aurait beaucoup à dire au sujet du langage parlé de Trégunc

  1. Mine Rou’ pour menez ar Roue = la colline du Roi.
  2. Bremen ou brem’ pour breman = à présent.