Pajenn:Feiz ha Breiz 1903-1907.djvu/237

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ÉTUDE HISTORIOUE SUR LÊS CANTIQUES BRETONS L’âme bretonne, par sa trempe naturelle, êffl avide dc châfit et de poésie. Elle est, d’autre part, très largeiiieiit ouvertc â toutes les idées, â toutes les impressions relipïcnses, Ces simples donnécs, que nul nc saurait conlredire, fcuffiteirl â expliquer pourquoi notre littérature est si riehe en ranlitjucs spirituels et autres chants pieux. Les princïpnlca «emros qui nous restent eommetémoins du passé appartiennent A 00 getine ; et il en est de même dc la plupart des oeuvres publiees dc m«s jours. (1) Les hommes apostoliqucs dont Dieu s’est scrvi. â dilftrontes époques, pour évangéliscr la Basse-Brctagne onl parfaiteincnt compris ce caractère dc notre race. Aussi, nous les voyons utiliscr au profit des âmes l’attrait irrésistible dcs tirclnns pour le chant et la poésie. Tellc fut spéeialemeiit la cooduite dos denx grands apôtres de rArmorique au xvne siècle, Sï les Vénérables Michel Lc Nobletz ct Julicn Maunoir ont rcussi â transformcr entièrement cctte région, ce fut, en grande pnrtir, â Taidc dcs Cantif/ues spirituels, où sc trouvaient résumées lcurs ïnstruc- tions dogmatiques et morales. Par ee moyen, rijcnorance religieuse, alors si profonde, fut bientot dissipée. les ehansons licencieuses malheureusement très répandues furent snpprïmiScs, ct en peu de temps on vit relleurir partout lcs pratïques de la piété chrétienne. Le Vénérablc P. Maunoir attachait â cette formc d’npostn1at une extraordinaire importance. Dans la vie mnnuserite du P. Bernard (°), son fidèlc collaboratcur dans lVeuvredes Missïons, (l) « Assurémenl, il y a dc belles ct bonues raisuus pour que la poésie s’inspire de la religion chrétienne; inais ïes poétes de la Hretagne ont micux fait encorc quc d’en avoir de hclles et boimes raisons; ils en ont donné de hcaux el hons c\emples. (VuCh. de Nugcnl Revue cle Dretagne et Vendée, In^. p. 5IL1 (2; Ia vic manuscrile du P. Ileruard cst devcnue introuvabt mais le précieux passago, ’lont il cst ici questiot , nous ost con par une autre voie. II cst cite dans la préfaea dos <*auiiquos Pierre Barisy (1750) ineiiliouués plus loin dans cette FAudc. JNTRODUCTION [ [ . — 273 —