Pajenn:Ernault - Morised vad RM,1895.djvu/1

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Kadarnaet eo bet ar bajenn-mañ


SUR LA CHANSON DE MAURICETTE


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L’intéressant article de M. Cadic et le texte qui le suit, Revue Morbihannaise, IV, 91-104, permettent de voir plus clair dans certaines questions que je n’ai pu que poser, au § 2 de la troisième Etude de bibliographie vannetaise parue dans ce même recueil (t. 1, p. 361 et suiv.).

Le nouveau document vannetais est complètement d’accord avec la version trécoroise de M. Luzel sur le nom du meurtrier, Gweganig, et celui du village natal des deux jeunes gens, Lokmaria. La concordance est moins parfaite, mais réelle, pour deux autres noms propres : celui de la victime, Tefetaou = Jaffredeu, et « Saint Corpon le béni » = « Quelven, le [sanctuaire] béni. »

Enfin, le couplet de Plougonver qui nomme la paroisse de Merlan (Melrand) est bien une variante du début de la chanson vannetaise.

Voici une version trécoroise que j’ai reueillie, le 15 septembre 1894, de la bouche d’une femme de 76 ans, Claudine Offret, veuve Quéréel, de Saint-Gilles-les-Bois, canton de Pontrieux.


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MORISED VAD


Tri dé goude oa bet koesât
Oa lac’het Moriset vad.
Dë gas i zaout eméz hé et.
E kroec’h al lan p’e ariet
Eul laer muñter e deus rañkoñtret.
— Daous zo d’it pe koñsañtein gane,
Petraman kol da vue.
— Weloc’h e ganein, ’mei, ve ma bue kolet
Wit n’e koñsañtein d’ar pec’het.
— Lar d’añnus pa gari,
Ari oud er plas ma varvi.
— Manifikat Dominus,
Gwerc’hez Vari, mam dë Jezus,
Gwerc’hez Vari, ’mei, deuz an é,
Prizervet d’ein ma virjinite :