Pajenn:Cadic J.-M. - Maru er marquiz a Bontcallec - RM,1891.djvu/8

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LA MORT DE PONTCALLEC


38. — Il fut jeté dans une sombre prison, avec trois de ses compagnons fidèles.

39. — Bientôt, il fut condamné à mort par des hommes méchants et maudits ;

40. — Il fut condamné à mort et décapité par le bourreau.

41. — Quelle affliction et quelle douleur quand son sang coula sur la terre,

42. — Au point que tous les habitants de Nantes disaient : C’était péché de tuer le marquis !

43. — Pleurez, vous tous, Bretons, oui, pleurez, car vous venez de perdre un bon maître !

44. — Vous venez de perdre un bon maître ; vous n’en trouverez plus de semblable !

45. — Vous, gens pauvres et sans fortune, pleurez aussi avec les autres !

46. — Pleurez aussi avec les autres, car vous regretterez le marquis !

47. — Car vous regretterez le marquis : il ne soulagera plus votre pauvreté !

Toi qui l’as trahi. sois maudit, sois maudit !
Oui, toi qui l’as trahi, sois maudit !


(Recueilli et traduit par J.-M. C.)


L’exécution à Nantes des quatre gentilshommes bretons, immolés par la politique cruelle et ombrageuse du régent, consterna la noblesse et la Bretagne tout entière. Mais la mort du jeune marquis de Pontcallec retentit plus douloureusement que celle des autres dans les campagnes où il était si populaire et si aimé. Rien ne saurait peindre exactement le chagrin et l’indignation qu’éprouvèrent les paysans, particulièrement ceux des domaines et des terres de Pontcallec, en apprenant l’arrestation et surtout le cruel trépas de leur bon seigneur.

La poésie populaire a exprimé ces sentiments du peuple breton dans une belle et touchante complainte que l’on chante encore dans nos campagnes.