8. — « Un berger, dit Jésus, abandonne son troupeau pour chercher la brebis égarée ou restée en arrière sur la route. Il lui parle beau, et la charge doucement sur ses épaules pour la ramener au bercail.
9. A peine Madeleine a-t-elle entendu les parotes de Jésus, qu’elle est touchée jusqu'au fond du cœur. Aussitôt elle jette loin d’elle toutes ses bagues, ses dentelles et ses perles, et se met à se frapper la poitrine comme une folle.
10. — « Beaux atours, brillants habits, vous m’avez fait abandonner mon Dieu et mon père pour plaire au monde. Qu’on fasse de vous un feu de joie dont la fumée puisse être aperçue de Jérusalem ! »
11. — « Non, ma sœur Madeleine, ils ne seront pas brûlés, ils seront distribués aux pauvres et aux orphelins. Tu deviendras ainsi plus agréable à Dieu qui saura te récompenser justement. »
12. — Madeleine, l’âme remplie de douleur, ne cesse d’implorer son pardon, et de ses yeux coulent des larmes d’une vraie contrition. Néanmoins l’esprit malin vient la trouver pour tâcher de la retenir encore quelque temps dans le monde.
13. — « Où vas-tu, Madeleine ; insensée, où vas-tu ? Pourquoi prendre un genre de vie si difficile ? »
« Retourne à la maison, et ne te désole pas; reprends tes beaux habits : tu deviendras la risée de tout le monde si tu ne les reprends pas.
14. — « Arrière Satan, lui dit Madeleine ; je me suis donnée à Jésus et je lui resterai fidèle.
« Je me suis donnée à Jésus et je lui resterai fidèle : morte ou vivante je veux être toujours à lui. »
15. Tant que Marie-Madeleine vécut sur la terre, elle ne cessa de faire pénitence ; fidèle à tous ses devoirs, et assidue à l’oraison, toujours elle aima Dieu de tout son cœur.
- (Recueilli et traduit par J.-M. Cadic.)