Pajenn:Buhez Santez Nonn.djvu/152

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vie de sainte nonne.

peu, je rendrai bientôt l’esprit. J’ai beau aller et venir, je ne vois personne. Ah ! Dieu, roi doux, secourez-moi. Je ne vois personne autour de moi et je ne peux plus marcher. Il n’y a ici ni femme, ni sage-femme, pour apaiser mes douleurs. Auprès de cette pierre-ci, qui est apparue dans ma plus grande peine, puisque le temps marqué par le destin est arrivé, il faut que je m’incline à deux genoux.

nonita.

Mes deux mains blanches appuyées sur la pierre, la divisent en deux, à mon grand étonnement, pour me tirer de peine. Elle s’amollit, comme par un miracle, et devient comme de la cire. Quand je vois cela, je suis émerveillée ; je suis pleine d’amour, c’est la vérité. Voici qu’auprès de la pierre il est né un homme vivant ; après mes douleurs, je le reconnais. Sans mentir, c’est un fils vif et gaillard ; celui-ci est certainement mon trésor, il faut l’élever avec honneur. Je vois le temps si serein, si gai, si beau ; le soleil est brillant comme en été, et je pense que c’est pour