Ce petit Divertissement à la mode de Bretagne peut se développer de la façon suivante dans toute demeure familiale, la nuit de Noël.
Parents et invités sont assemblés dans la salle de réunion, salle commune d’une ferme, salle à manger bourgeoise ou salon, attendant l'heure du Réveillon, assis autour du foyer où se consume la bûche de Noël. Le pot de cidre — le flip — chauffe auprès du feu selon l'antique tradition.
Les personnes qui doivent participer à la diction ou au chant du Noël se tiennent à l'extérieur de la salle, dans le jardin ou dans la cour, ou dans une pièce attenante. Elles ne manifestent leur présence que par la voix.
Le principal rôle — qui peut être le rôle unique — est assumé par le chœur, personnage analogue à celui du théâtre antique. Le chœur expose les situations et les événements ; il les commente. Il parle ou chante en son propre nom et même au nom des autres personnages et, en ce dernier cas, il annoncera préalablement : « Un tel parle, un tel chante. »
Mais d’autres voix que la sienne pourront parler ou chanter après que le chœur les aura annoncées. De la sorte, plusieurs invités pourront manifester leur talent de diseur ou de chanteur.
La porte de communication entre la salle de réception et le lieu où se tient le chœur (personnage à une ou plusieurs voix) reste fermée et verrouillée jusqu’au moment du chorus final.
A un momcnt donné, les « veilleurs » de la salle de réunion prennent aussi une part active à la Veillée de Noël, en chantant en chœur. (Nous dénommerons ce groupe : chœur intérieur.)
Ainsi tous les invités jouent un rôle actif dans ce Divertissement vraiment familial.
Le chœur « univocal » et les « voix » qui, à l'occasion, le secondent, forment le chœur que nous dénommerons « chœur extérieur ».
Et la réunion de ces deux chœurs (intérieur et extérieur), formera le « chœur total ».
Le Noël peut aussi être dit ou chanté dans une salle de réunion familiale par un seul membre de la société qui se comporte comme chœur univocal.
Ce Noël peut encore être exécuté dans une salle publique (salle de théâtre ou de concert). La scène, dans ce cas, constitue en quelque sorte la salle d’une réunion familiale avec les figurants réunis autour de l'âtre comme des invités. La salle du public est alors une sorte de prolongement d'une salle familiale. Les « voix » se tiennent dans les coulisses. Le public en se dispersant prend sa part au chœur final : Gloire à la Sainte Trinité.
Y. B.
