Pajenn:Luzel - Penoz eman ann traou, 1874.djvu/4

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L’Echo de Morlaix.

D’ann dud diwar ar meaz.
PENOZ EMAN ANN TRAOU.


TREDE PENNAD.
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Lavaret hon eûs, disadorn diweza, petra ez oa goulenn ann Aotro Casimir Perier, pehini a defoa bet ar majorite, pe ar muia a voueziou er Gambr.

Tregont depute a oa bet dibabet, beza a zo ur pennad amzer, evit ober ar pez a lavarer en gallek un projet de Constitution, da lavaret eo lezenno evit sevel stard ar Republik hag hi rena. Goulenn ann Aotro Casimir Perier a oa bet kaset d’ann deputeed-se, evit gwelet pe hi c’havent mad, pe nann. Met ho goude, ar Gambr a dle lavaret iwe he gir war bep lezenn newez, hag hervez he lavar hag ann tu lec’h ma ve ar muia a voueziou, ez eo red d’ann holl senti ha douja d’al lezennou a defe grêt. Evel-se eta ewit d’ur goulenn, evel hini Casimir Perier, pe unan all, da veza kavet fall gant ann tregont depute-se, e hall beza kavet mad gant ar Gambr, pa ve galwet da reï he moueziou warnezhi, ha dont da veza lezenn ewit ann holl : kement-se a zo bet gwelet meur a wez.

Ann deputeed royalisted, da lavaret eo ar re ho deus c’hoant de gaout ur roue, ha nann ar Republik, na garont ket kaer gwelet ann holl, paour ha pinvidik, ar re disket evet ar re na int ket, beza galvet da reï ho moueziou ewit dibab ann deputeed, hag e klaskont a bep seurt troïou ewit harza da voti ar muia a dud ma hallont. peurvia ar re iaouank, ann oberourienn hag artisaned ar c’hêriou, pere peurvuia, a zo republikaned. M’ho defoa eta c’hoantaet tremenn ul lezen dre behini e lavarent penoz na c’halje nikun beza galvet da reï he vouez da dibab ann deputeed, ar c’huzulerienn jeneral hag ar c’huzulerien municipal a-raok ann oad a bemp bloaz war-n-ugent. Ma vije ket tremenet al lezenn-se, a vije bet bihannaët gwall-galz ann niver eus ar re galvet da reï ho moueziou, hag a neubeudo, diwezoc’h, ho divije c’hoas bihannaët ann niver-se, ken ho divije gallet digas a-newez ann doare koz, pa na vije galvet da reï ho moueziou nemet ann dud pinvidik, ha neuze ho divije gallet, marteze, lakâd war ann trôn ho roue Herri pemp.

Met al lezenn-se na dremenas ket, eürusamant, en kuzul an tregont zoken.

Ha perag eta un den hag a ve kavet mad da ur bloaz war-n-ugent da em ganna ha mervel evit he vro, evel soudard, na vefe ket kavet mad ive da lavaret he c’hir war draou he vro ?

Trec’het war an tu-se, ann deputeed monarchisted, da lavaret eo ar re ho deveus c’hoant da welet ar vro renet gant un den hep ken, ur roue pe un impalaêr, — a esaas em dapout en un tu-all. Hag e c’hoantejont neuze ober tremen ul lezenn


Aux gens de ta Campagne

SUR LA SITUATION.

(Suite)

Nous avons dit, samedi dernier, ce que c’est que la proposition de M. Casimir Périer, qui a obtenu la majorité dans la Chambre, c’est-a-dire le plus grand nombre de voix.

Trente députés avaient été élus, il y a quelque temps, pour préparer ce qu’on appelle en français un projet de constitution, c’est-à-dire des lois pour établir solidement la République et la diriger. La demande de M. Casimir Périer avait été renvoyée à ces trente députés, afin d’examiner s’ils la trouvaient bonne, ou non. Mais après eux, la Chambre doit donner aussi son avis sur chaque projet de toi nouvelle, et, selon son sentiment, exprime par la majorité des votes, tout le monde doit reconnaitre et observer les lois qu’elle a faites. De la sorte donc une proposition, comme celle de M. Casimir Périer, par exemple, ou toute autre, peut bien n’avoir pas l’approbation de ces trente députés, et avoir pourtant celle de la majorité de la Chambre, quand celle-ci est appelée à voter dessus, et passer à l’état de loi que tout le monde doit reconnaitre et observer. Cela s’est vu bien des fois.

Les députés royalistes, c’est-à-dire ceux qui veulent avoir un roi et non la République, n’aiment pas beaucoup voir tout le monde, les pauvres comme les riches, les gens instruits comme ceux qui ne le sont pas, appelés à donner leurs voix pour élire leurs députes, et ils cherchent toutes sortes de détours pour empêcher de voter le plus de monde possible, mais surtout les jeunes gens et les ouvriers et artisans des villes, qui sont généralement républicains. En conséquence, ils essayèrent de faire passer une loi par laquelle ils disposaient que nul ne pourrait voter, pour élire les députés, les conseillers généraux et les conseillers municipaux avant l’age de vingt-cinq ans, Si cette loi avait passé, le nombre des électeurs aurait été diminué d’une façon très-considérable, et peu-à-peu, plus tard, ils auraient encore trouvé moyen de diminuer encore ce nombre-là, jusqu’à ce qu’ils eussent ramené l’ancien système, quand les riches seuls étaient appelés à voter, et alors ils auraient pu, peut-être, mettre sur le trône leur Henry V.

Mais cette loi-là ne passa pas, heureusement, même dans la commission des trente.

Et pourquoi donc un homme que l’on trouve bon, à l’âge de vingt et-un ans, pour se battre et mourir pour sa patrie, ne serait-il pas trouvé bon également pour dire son mot sar les affaires de son pays ?

Battus de ce côté, les députés monarchistes, c’est-à-dire ceux qui veulent voir le pays gouverné par un seul homme, roi ou empereur, — essayèrent de se rattraper d’un autre côté. Ils voulurent, alors, faire passer une autre loi qui disait que, dans