Pajenn:Proux - Bombard Kerne, 1866.djvu/7

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VI

place au soleil, avec toute la confiance que peuvent inspirer des droits trop longtemps méconnus et des titres aussi respectables que ceux qu’elle possède. Le sentiment national, que l’on croyait avoir forcé dans ses derniers retranchements et réduit enfin à s’avouer vaincu et à abdiquer devant les progrès de la civilisation moderne, semble se réveiller d’un long assoupissement, vivace et plein d’espoir, et protester par les chants de toute une pléiade de poëtes nouveaux — ou plutôt de bardes, — contre les funèbres prédictions dont les journaux sont remplis depuis quelque temps. On se remue du côté de la Basse-Bretagne, ce pays de tranquillité et d’immobilité proverbiale, et chaque jour une nouvelle voix s’y élève — en Tréguier, en Cornouaille, en Léon, en Vannes — pour affirmer que nous vivons encore, que notre nationalité, la plus ancienne, peut-être, de l’Europe, n’a reçu aucune atteinte mortelle, et qu’au jour du danger tous les enfants d’Armor se retrouveront unis et entièrement dévoués aux intérêts communs.

Les anciens poëtes eux-mêmes, ceux