Pajenn:Milin - Labousik Doue, 1872.djvu/2

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tombe. — Un petit oiseau grelotte sous un chêne. — Près de là, un père, veuf, tient sur ses genoux ses deux fillettes pour les réchauffer.

— « Pourquoi, petit père, lui demande l’une d’elles, pourquoi le pauvre, pourquoi le petit oiseau souffrent-ils ainsi sur la terre ?… Au pauvre je veux donner mon pain, et des graines au petit oiseau. »

A peine sa phrase est-elle terminée que l’oiseau voltige, s’abat près d’elle et lui dit :

— « Que le bon Dieu bénisse le père et les enfants ! Je connais un cœur qui les aime, une mère qui les chérira. Je vais, petits enfants, je vais la chercher. »

Le cœur du pauvre père tressaille d’allégresse.

— « Où donc est-elle, oh ! dis-le nous, que je la presse dans mes bras. »

Soudain l’oiseau prend son vol vers le ciel et lui répond :

— « Tout cœur aimant mérite d’être aimé, et l’orphelin qui pleure doit encore avoir une mère pour le chérir et pour le consoler. »

En regard du texte breton, nous donnons l’essai de notre traduction française :


Erc’h a goueze euz ann envou :
Ar parkeier hag ar mesiou
A voa gwen-kann ha ien ar bed ;
Krena rea ’r paour, al laboused.

Gant truez out-ho me ouele
Hag enn-dro d’in va bugale
Me lavare : « Aotrou Doue mad
Na zilezit ann emzivad !


La neige de son blanc manteau
Couvrait les champs, couvrait les plaines.
Le pauvre, et le petit oiseau,
Tous deux grelottaient sous les chênes.

J’avais près de moi mes enfants,
Et le cœur triste et gros d’alarmes,
Je disais : ô Dieu qui m’entends,
De l’orphelin sèche les larmes.