Pajenn:Luzel - Sacramant ann nouenn.djvu/6

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Kerandour pensa alors : — « Comment, Françoise Le Dantec, ma voisine, est si malade que cela, et ni moi, ni les autres chez nous n'en avons rien entendu ? C'est ce qui est cause, sans doute, que les gens du quartier ne sont pas venus à la messe du matin. » Quand le prêtre eut dit sa messe, il sortit de l'église avec le Bon-Dieu, et tous les assistants sortirent à sa suite, mais beau- coup d'entre eux restèrent dans le cimetière, d'autres restèrent dans le bourg ou prirent des chemins et des sentiers, à droite et à gauche, et quand le prêtre arriva à la maison de Françoise Le Dantec, il n'était plus suivi que de Josèphe Kerandour et de deux autres personnes, celles qui avaient été le prévenir et chercher la croix de la mort. Et elle ne les connaissait pas aussi, et elle pensait encore : « En vérité, je ne sais pas ce que signifie tout ceci ! Je ne connais pas encore les deux qui ont été au bourg, prévenir le prêtre et chercher la croix; et pourtant ils doivent être de mon quartier !... » Tout était prêt, dans la maison, pour recevoir le Bon-Dieu et extrémiser la malade. Quand elle fut entrée, Josèphe jeta un regard autour d'elle, et elle ne reconnut encore personne de ceux qui étaient là, à l'exception de la malade. Elle s'age- nouilla pour prier pour celle qui allait trépasser. Pendant que le prêtre la confessait et l'extrémisait, quelques personnes continuaient d'entrer dans la maison. Une femme vint qui s'agenouilla sur un coin de son tablier. Elle la regarda et re- connut bien Jeanne Le Lagadec, à qui elle avait tenu un en- fant sur les fonts du baptême, et qui était morte, depuis trois ans. Quand elle vit cela, elle pensa : « Mon Dieu, où suis-je ici ? Parmi les morts, je crois ! Voici Jeanne Le Lagadec, qui est morte depuis trois ans ! » La malade mourut aussitôt qu'elle eut été confessée et extré- misée. Le prêtre dit aux assistants qu'elle était morte en état de grâce, puis, il s'en alla. Josèphe Kerandour, après avoir prié pour celle qui venait de mourir, sortit aussi de la maison, et, tout le long de la route, en s'en retournant à la maison, elle songeait à ce qu'elle avait vu, et son étonnement était grand. Quand elle se retrouva à la maison, personne n'y était encore levé, et elle dit : — « Comment, ici, on ne se lèvera