LE SACREMENT DE l'EXTRÈME-ONCTION
Ne dites jamais d'un homme qui vient à mourir, sans
qu'un prêtre l'ait confessé et extrémisé : « Hélas, il est mort
sans (avoir reçu) le Sacrement de l'Extrême-Onction ! » car
vous ne le savez pas.
Voici ce qui est arrivé dans la paroisse de Botsorhel, au
mois de novembre de l'année 1831.
Il y avait une servante, nommée Josèphe Kerandour, dans
un vieux manoir (situé) à environ une demi-lieue du bourg,
et elle arrivait toujours en retard à la messe du matin, quand
c'était son tour d'y aller, et tous ceux de la maison lui répé-
taient sans cesse : « Vous, Josèphe, vous arrivez toujours en
retard à la messe du matin ; c'est une honte de vous voir
entrer dans l'église, aussi tard ! »
— « Eh bien n'importe ! » se disait-elle à elle-même, « je
i< suis fatiguée d'être ainsi blâmée au sujet de la messe du
« matin, et je ne serai plus en retard ; on le verra bien ! »
Un dimanche matin que c'était son tour d'aller à la messe
du matin, elle s'éveilla au milieu de la nuit, en songeant
qu'elle était encore en retard, sauta hors de son lit, s'habilla à
la hâte et sortit, sans regarder l'heure, et se dirigea vers le
bourg, La lune était claire et le temps froid. Elle entend
sonner une cloche : « Savoir quel son c'est ? » se dit-elle. « Le
second ou le premier, sans doute, car je ne vois personne
aller et je dois être trop tôt. » Et elle cessa de se hâter. Alors,
passèrent deux personnes près d'elle, un homme et une femme,
qu'elle ne connaissait pas. « Qui sont-ils ? » se dit-elle; « je ne
les connais pas, et ils ne sont pas de mon quartier. » Et
comme ces deux personnes se hâtaient : « Ils vont vite ; il est
sans doute temps de se presser. » Et elle accéléra sa marche.
Elle entend encore une cloche sonner. « Le dernier son.