Pajenn:Le Gonidec - Bibl Santel pe Levr ar Skritur Sakr, levr Iañ.djvu/9

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INTRODUCTION

Approfondissant les choses et comparant les traits communs à leurs dialectes nationaux, la science a cru retrouver la langue celtique. Et combien n’est-on pas disposé à se ranger à cet avis, quand on soumet à l’examen les mots cités comme celtiques par les écrivains de l’antiquité, les termes usuels, les noms de nombres, de lieux, de peuples et d’individus, et autres dénominations qui constituent le corps des langues et que les peuples n’empruntent pas. On acquiert bientôt la conviction que ces dénominations dont se servaient les premiers habitants des Gaules et de l’île de Bretagne, sont encore en usage parmi leurs descendants d’Irlande, de Galles, d’Écosse et de l’Armorique [1].

Si ensuite on a recours à l’analyse, on voit que la composition de ces mots est commune aux quatre dialectes celtiques modernes (ceux qui viennent d’être cités), et qu’il en est de même des éléments grammaticaux, tels que l’article, la terminaison des pluriels, les éléments des verbes et l’esprit qui préside à leur combinaison ; les règles d’accord avec les noms de nombres, ainsi que les permutations de consonnes dans certains cas, cette particularité si remarquable qui ne se trouve en aucune autre langue de l’Europe.

Enfin, ne peut-on pas dire qu’on en a trouvé des preuves dans les expressions qui sont communes à ces quatre peuples pour reproduire l’ordre de la création, les divisions du temps, l’ordre de la société, tel que l’état des personnes, les biens de famille, les degrés de parenté, la constitution de la nation, les idées de propriété, de droit et de justice ;

  1. A ceux qui voudraient comparer le dialecte du pays de Galles avec le dialecte d’Armorique, nous dirons de prendre garde que les Gallois ne prononcent pas comme ils écrivent. C’est ainsi que lue par un Gallois, l’inscription relatée plus loin serait beaucoup plus intelligible pour un Breton que ne l’est la lecture qu’il pourrait en faire lui-même.