Pajenn:Le Gonidec - Bibl Santel pe Levr ar Skritur Sakr, levr Iañ.djvu/23

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INTRODUCTION

dégagé de l’esprit de système et profondément versé dans les sciences archéologique, linguistique et philologique.

M. Le Gonidec avait appartenu à la Société Académique des Sciences de Paris ; il était devenu membre de la Société Royale des Antiquaires de France, lorsqu’elle remplaça l’Académie Celtique en 1814, époque où l’auteur de cette notice en était secrétaire perpétuel. M. Le Gonidec prit une part utile à ses travaux, tandis qu’il entretenait une correspondance savante avec d’autres Sociétés dont il faisait partie, la Société d’Agriculture d’Angoulême, la Société Scientifique de Saintes et les deux Sociétés étrangères établies dans le pays de Galles, sous le nom de Cymreygiddion et de Gwermeygiddion. Il avait traduit en bas-breton et fait imprimer un Nouveau-Testament et le Catéchisme historique de Fleury ; il avait traduit encore toute la Bible, ainsi que le livre célèbre de l’Imitation ; il avait aussi composé un Dictionnaire français-breton ; et ces travaux remplirent douze années de sa vie, sans qu’il connût d’autres distractions que le changement d’un travail pour un autre.

C’est ainsi qu’il se consolait de l’entier oubli de ses services, en les continuant toujours ; aucune décoration ne lui fut donnée. Il vit sa retraite injustement fixée. Sa pension modique ne pouvait lui suffire, il lui fallut accepter un emploi dans l’administration des Assurances Générales, et, déjà plus que sexagénaire, donner huit heures par jour à un travail ingrat, et pour un savant bien pénible, mais qu’il remplit toujours consciencieusement.

L’Institut Historique s’était empressé de l’appeler dans son sein à l’époque de sa création ; son zèle et son exactitude se firent honorablement remarquer ; il portait, avec l’aménité des formes, la lumière dans les discussions ; chargé de plusieurs rapports, on remarqua celui qu’il fit sur de nouvelles recherches relatives au celto-breton, par M. de Latouche (Voy. le Journal de l’Institut) ; il lut, dans une des séances de 1836, un conte traduit du bas-breton. Il communiquait à l’Institut sa correspondance avec les deux Sociétés galloises et le tenait au courant de leurs scientifiques travaux. En 1837, il fit imprimer, à cinquante exemplaires seulement, la traduction d’un ancien drame armoricain, intitulé : La Vie de sainte Nonne et de son fils saint Devy (David), archevêque de Menevic en 519, mystère composé en langue bretonne, antérieurement au xiie siècle.

Après avoir été longtemps vice-président de la seconde classe de l’Institut Historique, M. Le Gonidec en était devenu président le 4 fé-