ADIEUX A LA BRETAGNE. 49
V.
Si bien qu'en me promenant par tes prés et sm* tes rivières avec tes Marie et tes Joseph, je me figurais, dans leur aimable et gentille compagnie , être dans mon pays avec mes Patrick et mes Brigitte.
VL
Pays de verdure , de fraîches prairies, de claires eaux! Bien qu'il y ait des prairies plus vertes , d'aussi belles vallées dans mon pays , mon cœur se demande avec im regret patriotique : Sont-elles bénies comme en Bretagne?
VII.
Ne le demande pas ; vains regrets ! Ah ! plût à Dieu qu'elle fût à présent comme toi , même dans tes plus misérables chaumières , ô Bretagne heureuse , l'Ile verte où sont mes pensées !
VIII.
Mais je ne t'appelle pas une terre d'or : que l'or em- bellisse la couronne du troubadour, aux lieux où la Loire et la Garonne roulent leurs flots à travers le pays du froment et de la vigne.
IX.
Aux lieux où le Français plein de feu s'élève aux con- ceptions rapides , où son œil noir lance l'éclair , tandis que la Gloire et la Bourse , s'enivrant dans la coupe du luxe , appellent tout , de bas en haut.
X.
Laisse-lui , laisse à l'homme bouillant de la Loire , de la Seine et du Rhône, les sentiers escarpés du génie d'aant-garde pour détruire et pour relever.