Pajenn:Cadic J.-M. - Ur person a eskopti Guened e lar kenavo d'e bobl e amzer er Revolusion - RBV,1901 (T1).djvu/8

Eus Wikimammenn
Ar bajenn-mañ n’he deus ket ezhomm da vezañ adlennet.
325
SOUS LA RÉVOLUTION

ments relatifs à la Révolution. Cette amnistie fut accordée. En conséquence, au grand mécontentement des révolutionnaires, et surtout des intrus, les prêtres exilés, ainsi que ceux qui étaient détenus à Lorient ou à Port-Louis, eurent la faculté de rentrer dans leurs paroisses. Mais ils ne devaient pas y rester longtemps.

L’Assemblée Législative qui remplaça la Constituante le Ier octobre 1791, avait hérité de sa haine contre les prêtres catholiques, et ne tarda pas à renouveler la persécution. Du reste, les intrus avaient eux-mêmes recommencé leurs plaintes et leurs calomnies. Le directoire du département, qui venait d’être renouvelé par moitié, voulant donner des preuves de ses sentiments révolutionnaires, s’empressa de transmettre ces plaintes au siège de l'Assemblée. Celle-ci, par un décret du 29 novembre, exigea de nouveau le serment de tous les prêtres, sous peine d’être privés de leur maigre pension[1], d’être réputés suspects de révolte et soumis à la surveillance des autorités constituées.

Le roi refusa énergiquement de sanctionner cet atroce décret qui ne put ainsi être mis à exécution.

Mais les administrations départementales, sûes de l’impunité, n’en continuèrent pas moins leurs rigueurs contre les prêtres insermentés. Les meilleurs ecclésiastiques furent poursuivis comme des malfaiteurs pendant le dernier mois de l’année 1791.

L’année 1791 devait être encore plus terrible pour les prêtres catholiques.

Dans le Morbihan, dès les premiers mois, plusieurs prêtres très distingués et très zélés furent de nouveau condamnés à s’éloigner à dix lieues de leurs paroisses, sous peine d’être saisis par la gendarmerie et conduits, à leurs frais, à Lorient et de là transférés à l’ile de Groix. Pour voir jusqu’où allait la haine antireligieuse de l’administration du département, il suffit de lire le discours que prononça un administrateur le 7 février 1791 devant le directoire : il accuse les prêtres insermentés de conspirer contre le gouvernement et leur attribue tous les troubles et tous les désordres qui

avaient désolé et désolaient toujours les populations. A la suite de ce discours, le directoire sollicita de l’Assemblée Législative un dé-

  1. 500 fr. payés en assignats déjà bien dépréciés.