Pajenn:Cadic J.-M. - Kanen gouil Yehan - RBV,1897 (T2).djvu/4

Eus Wikimammenn
Ar bajenn-mañ n’he deus ket ezhomm da vezañ adlennet.
50
CHANT DE LA SAINT JEAN

chant de la Saint-Jean. Elle commence par chanter deux fois le premier vers de chaque couplet, et l’assistance tout entière le répète comme elle à l’unisson ; ensuite elle reprend ce premier vers et le fait suivre du second. L’assistance fait de même.

Ce chant de la Saint-Jean n’est pas, comme on pourrait le croire, un cantique ou un hymne en l’honneur du saint Précurseur. Il ne se rapporte qu’indirectement à saint Jean. Le sujet de ce chant est tout simplement le conseil d’une mère à sa fille qui va au pardon de Saint-Jean, et la fatale désobéissance de cette jeune fille qui est punie par le mal de Saint Jean. Ce mal n'est autre chose que l’épilepsie, dont on a toujours l’habitude de demander la guérison à saint Jean.

Ce chant d'un ton langoureux et mélancolique à la fois, exécuté avec un ensemble parfait par tant de voix, dans le calme et le silence de la nuit, en face de cet immense brasier, a quelque chose de saisissant. Il est de nature à remuer l’âme profondément et à la porter à la piété.

Il dure ordinairement de vingt à vingt-cinq minutes, et lorsqu’il est terminé, le feu de joie touche aussi à sa fin. On s’empresse alors de réciter, en présence de ce reste de feu, le chapelet et la prière du soir, au moins l’un ou l’autre, et chacun regagne sa demeure pour aller prendre un repos bien mérité.