Pajenn:Cadic J.-M. - Er plah iouank tromperez - RBV,1891 (T2).djvu/6

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LA JEUNE FILLE PARJURE


18. — « Rendez-moi les gages et la bague dorée que vous gardez depuis sept ans.

19. — — « Vous n’aurez ni les gages ni la bague que vous m’avez donnés, il y a plus de sept ans.

20. — « Il y a longtemps que je les ai dépensés à l’auberge pour divertir ma jeunesse.

21. — — « Je vous en conjure donc, ô jeunes gens, ne vous fiez jamais sur la parole d’une jeune fille.

22 — « Non, ne vous y fiez pas, car vous seriez trompés ; c’est pour m’y être fié que j’ai été trompé moi-même.


VARIANTE


La belle Jeannette se marie à un autre, mais voilà que le soldat arrive le premier jour du mariage.

— Bonjour à vous, bonnes gens. gens de noble condition, qu’y a-t-il donc de nouveau que les sonneurs sont à jouer ?

— Ne savez-vous donc pas les nouvelles du canton ? C’est aujourd’hui que nous célébrons le mariage de Jeanneton.

Quand le repas fut terminé et la table desservie : Allons, jeune homme, dit le soldat, il faut que nous allions nous battre.

— Nous nous battrons non pas jusqu’au premier sang, mais jusqu’à la mort.

— Non, non, ô jeune homme, je ne me battrai pas avec vous, je vous laisserai plutôt ma jeune épouse.

— Par la croix sainte, ô jeune homme cela ne me convient pas : Je m'en vais à l’instant, et gardez Jeannette.


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