Pajenn:Cadic J.-M. - Er Gouian - RBV, 1888.djvu/6

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L’HIVER

O tud ag er mezeu, brassèt hou leuiné !
Marcé né huès chet calz a eur nag a zanné ;
Mœz Doué madeleahus en dès, tro ha tro doh,
Streawet guet larganté madeu préciussoh.
Goudé m’en dé, ér vro, trémenet er gouian,
Hui e hel hui guélet, é pad en nehuéhan,
Hemb pêlat doh hou ty, ha memb a doul en or,
Doh térèneu en heol ol er bleu é tigor.
Hui e huél hou toareu é vrawat dé ha dé
Ha doh hum houarnissein a voketeu nehué,
Hag ar ou pradeu glaz, eit kloarat er heoten.
E kouéh hoah, bep mitin, ag en neau, er hloéhen.
Neoah en dud a guér, a pe vou amzér kloar,
Pe vou kaër en henteu ha séh mat ol en doar,
E yei hoah de valè bremen ar er mézeu :
Ind e zei iah d’er guér ha séh korn ou boteu.


Yahan Kerhlen.


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O habitants de la campagne, que votre félicité est grande !

Peut-être n’avez-vous ni beaucoup d'or ni grandes richesses ; mais Dieu toujours bon a semé autour de vous, d’une main généreuse, des biens plus précieux.

Quand l’hiver a complètement disparu du pays, vous pouvez, vous, pendant le printemps, sans vous éloigner de votre demeure, et même du seuil de votre porte, voir toutes les fleurs s’ouvrir aux rayons du soleil.

Vous voyez vos terres s’embellir de jour en jour, et se couvrir de nouvelles fleurs, et, sur vos prairies verdoyantes, pour rafraîchir le brin d’herbe, tombe encore, tous les matins la douce rosée du ciel.

Cependant les habitants des villes, lorsque le temps sera doux, lorsque les chemins seront beaux et toute la terre bien sèche,

Iront encore maintenant se promener à la campagne :

Ils reviendront chez eux en bonne santé et sans avoir gâté leurs chaussures.

Jean Kerhlen.