Pajenn:Cadic J.-M. - En den iouank hag en den dimeet – 2 - En den dimeet - RBV,1893 (T2).djvu/2

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TRADUCTION


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LE MARIÉ


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1. — Dimanche matin, lorsque je fus levé, et après avoir déjeuné, j’allai faire une promenade dans mon jardin.

2. — J’allai faire une promenade dans mon jardin, et je rencontrai un petit oiseau roux, qui chantait sur une branche.

3. — Ce petit oiseau chantait tout joyeux sur sa petite branche, et moi, au souvenir de ma jeunesse, je soupirais !

4. — Et voilà qu’il me dit : « Jeune homme, pourquoi soupirez-vous, avez-vous quelque peine de cœur, ou quelque peine d’esprit ?

5. — — Non, je n’ai ni peine de cœur, ni peine d’esprit : je pleure ma jeunesse, ma jeunesse perdue.

6. — Allez donc vous-même, petit oiseau roux, puisque vous avez des ailes, allez me chercher ma jeunesse et que je la trouve encore une fois avant de mourir,

7. — Et je vous donnerai, pour votre peine, ce que vous voudrez, je vous donnerai de l’or et de l’argent, la chose que vous désirerez.

8. — Gardez, ô jeune homme, votre argent et votre or : tous les biens de ce monde ne sauraient donner le bonheur.

9· — La jeunesse est une belle chose, la plus belle qui soit au monde ; mais si on vient à la perdre, on ne la retrouve plus jamais.

(Recueilli et traduit par Yan Kerhlen.)