Mont d’an endalc’had

Pajenn:Cadic J.-M. - En Est - 6 Er hoarh 2 - RBV, 1894.djvu/6

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LA MOISSON

Ne vezé ket guélet, én amzér guéharal,
Na kement a dud kri, na kement a dreu fal.
En dud hum garé guèl, ha jaméz ne vezé
Guélet bredér é kaz en eil doh é guilé.
Er vugalé perpet doh ou zud oé sentus ;
Ol er serviterion d’ou labour oé gredus ;
Bep sul én ovren bred, bep sul ér gospereu,
Jaméz, jaméz hani n’en dé d’en tavarneu.

En amzér zou chanjet, hag ol en dud eùé,
N’en dès mui én ou misk, naren, guir garanté
Ne gleuér kin bamdé, ag un tu, ag un al,
Nameit tud é hoal gonz, unan ag en aral,
É lakat trouz ha kaz é ol en tigeaheu,
É tisparti liés bredér ha prièdeu.
Er vugalé d’ou zud ne vennant mui plégein,
Hag er serviterion en dés poén é sentein.
Er bautred n’en dint bet jaméz disolitoh,
Nag er merhed iouank jaméz digampennoh.
Liés é vant guélet, é kér, ar er mezeu,
É vonet ar en dro, hemb méh, d’en tavarneu.

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voyait ni autant d’hommes méchants, ni autant de mauvaises choses. Les hommes s’aimaient davantage et jamais on ne les voyait fâchés les uns contre les autres. Les enfants obéissaient tou­jours à leurs parents ; les serviteur travallaient bien ; tous allaient le dimanche à la grand’messe et à vêpres : jamais, non jamais on ne voyait personne dans les auberges.

Le temps est changé et les hommes aussi; il n’y a plus entre eux de vraie charité. Tous les jours on n’entend que des hommes parler mal les uns des autres, semer la haine dans toutes les familles, la désunion entre les frères et les époux.

Les enfants ne veulent plus· se soumettre à leurs parents ; les serviteurs ont mille peine à obéir.

Jamais les jeunes gens n’ont été plus dissolus, ni les jeunes filles plus dévergondées.

Souvent on les voit, en ville comme à la campagne, aller en­semble, et sans rougir aux auberges ?