Pajenn:Cadic J.-M. - En Est - 1 Er foenereah - RBV, 1888.djvu/6

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ER FOENEREAH

Lod ar er heod tinér, édan ur bôdig kloar,
Pé doh troed ur huéen hum asten ar en doar.
Lod aral e glask bean, eit torrein ou séhet,
En ur fetanig sklœr deur mamen de ivet.
Pé hoah e holh ou zreid hag e cherr boketeu
Ér hoèh e rid ér prad guet paud a gamdroieu.
Tuemein e hra neoah en heaul. Quent pêl er foen
Touchandig hoah glasteur e zou deit te vout guen.
O na bourusset é, na péh ul leuiné,
Tremen étal ur prad rah falhet a nehué !
A ziar er foen goinwet pé séhet a hantér,
É saw, édan en noz, én évr ag en amzér,
Ur houst hag ur front huek dousoh aveit er mel
Hag hum streaw tro ha tro douguet dré en ahuel.
N’en dès chet ar en doar léh haëroh, hag eurus
En hani e el chom én ul léh ker bourus !


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Les uns s’étendent à terre sur le tendre gazon, à l’ombre d’un frais buisson, ou au pied d’un arbre.

D’autres, pour étancher leur soif, se hâtent d’aller boire à la source d’une claire fontaine, ou bien vont se laver les pieds et cueillir des fleurs au ruisseau qui serpente dans la prairie.

Cependant le soleil chauffe. Bientôt le foin, naguère encore tout vert, est devenu blanc.

O quel bonheur, quel plaisir de passer près d’une prairie frai­chement coupée !

A la nuit tombante, l’herbe flétrie et à moitié desséchée exhale dans l’air une odeur délicieuse, un parfum plus doux que le miel et qui, porté par le vent, se répand de tout côté.

Il n’y a pas sur la terre de lieu plus agréable, et heureux qui peut y demeurer.