Pajenn:Cadic J.-M. - En Est - 1 Er foenereah - RBV, 1888.djvu/3

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LA RÉCOLTE DU FOIN

E gan, é lein er guél ha koutant ha joyus,
Aveit inourein Doué ou mœstr madeleahus.
En tapeneu gloéh-noz, doh peb heoten staguet,
Guet en heaul é sewel, e splann avel stired.
Lan a joé er falhour e sel é bradad foen,
Ha de zoué a galon e lavar ur beden :
« O Tad madeleahus e chom é lein en né,
« Doh hui, a galon vat, é laran trugairé,
« Hui é en dès lakeit er foen men de greskein,
« Hag en dès groeit tehou goudé anehuéein :
« Taulet hoah hou penoh hiniw ar me labour,
« Ha reit t’ein, eit me foen, ha tuemdér ha séhour.
— Kentéh én é labour é krog bean hag herrus
Hemb doujein nag er boén nag en heaul rai loskus.
Guélet ean deugromet, huéz brein ha divanch kaër ;
É falz é mesk er heod e rid avel un èr,
E droh hag e zastum ol er foen a stedeu :


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contents et joyeux, au haut des arbres, la gloire de Dieu, leur bon maître.

les gouttelettes de la rosée nocturne, suspendues à chaque brin d’herbe, brillent, comme des étoiles, aux rayons du soleil levant. Le faucheur regarde avec joie sa prairie pleine de foin, et, du fond de son cœur, adresse à Dieu une prière :

« Ô Père plein de bonté qui êtes dans les cieux, c’est du plus profond de mon cœur, que je vous adresse mes remerciments.

C’est vous qui avez fait croître ce foin et l’avez fait mûrir ensuite.

Aujourd’hui encore, répandez vos bénédictions sur mes travaux, et donnez-moi, pour mon foin, de la chaleur et de la sécheresse.»

Aussitôt il se met à l’œuvre vivement, sans craindre ni la peine ni les ardeurs d’un soleil trop brûlant.

Voyez-le tout courbé, couvert de sueur, en manches de chemise ; Sa faux glisse dans l’herbe comme une couleuvre, coupe et entasse le foin par rangées :