Pajenn:Cadic J.-M. - Buhe burhuduz Sant Julian - RBV,1898 (T2).djvu/2

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LÉGENDE DE SAINT JULIEN

Il venait de tuer son père et sa mère qui était à sa recherche et que son épouse avait placé dans son lit pour leur faire prendre du repos.

On conçoit la douleur et le désespoir de Julien en apprenant la vérité.

Il prit aussitôt le parti d’expier son crime par une rude pénitence et se retira au fond d’un grand bois. Son épouse, cause elle-même involontaire de ce meurtre, voulut l’y suivre.

Etablis sur les bords d’une rivière dont le passage était fort dangereux, ils y bâtirent un hôpital et y vécurent l’un et l’autre dans une pénitence continuelle et au service des pauvres et des malheureux. Outre l’hospitalité qu’il donnait toujours généreusement, Julien aidait encore les voyageurs ou les pèlerins à passer le fleuve. C’est ainsi qu’il rendit service à Notre Seigneur lui-même qui se présenta sous la forme d’un pauvre et d’un mendiant.

Notre légende bretonne s’accorde assez exactement avec ce récit de saint Antonin de Florence. Elle est très répandue et très connue dans les différentes parties du diocèse de Vannes, et se chante sur un air un peu langoureux, qui, néanmoins, ne laisse pas que d’élever l’âme en la pénétrant des plus nobles sentiments.


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