Pajenn:Cadic J.-M. - Buhe burhuduz Sant Julian - RBV,1898 (T2).djvu/13

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LÉGENDE DE SAINT JULIEN


« Malheureuse main, malheureuse tête ! Je veux aller faire pénitence ! Je veux aller faire pénitence dans une forêt profonde ou dans une île.

— « Si tu vas faire pénitence, ô Julien, j’irai aussi, car je suis la cause de ce crime. Je l’aurais évité en les mettant dans une autre chambre.


V


Ils allèrent bien loin de leur pays, et s’arrêtèrent sur les bords d’une rivière. Ils s’arrêtèrent sur les bords d’une rivière et y construisirent une petite cabane en genêts.

C’était un endroit peu agréable ; le passage de la rivière était très dangereux. Plusieurs avaient perdu la vie en tentant ce passage.

Julien, même dans les moments les plus pénibles et les plus dangereux, portait secours à tout le monde ; et, en se frappant la poitrine, il demandait pardon à Dieu.

Un jour vint un pauvre qui voulut aussi traverser la rivière. Julien, plein de pitié pour lui, le porta sur ses épaules.

Quand la rivière fut traversée, le pauvre dit à Julien : Merci à vous Julien, mon frère, vous venez de faire passer la rivière à votre Sauveur.

Pour votre charité envers les malheureux, je vous pardonne et de bon cœur.

En prononçant ces paroles, le Sauveur s’éleva vers le ciel ; il s’éleva tout brillant vers le ciel, et Julien fut au comble de son bonheur.

Cependant Julien et son épouse se livraient à de rudes pénitences. Ils ne mangeaient que des racines d’herbes et ne buvaient que de l’eau.

Ces deux époux, d’une sainteté si grande, sont maintenant au paradis. Ils sont heureux, à l’abri de toute peine et de tout chagrin ; ils seront heureux pendant l’éternité.

J.-M. Cadic.