I
Voyageurs de Paris, Voyageurs de Rouen,
N’allez pas à Carhaix loger au Coq d’Argent.
Iannik le bon garçon y est venu pourtant,
A fait donner l’avoine à son bon cheval blanc
II
Quand Mona la servante à sa chambre a monté,
Iannik le bon garçon s’est mis à badiner ;
Mais quand il lui eut dit gu’il était marié,
La petite Mona s’est mise â soupirer
III
« Ma petite Mona pourquoi faire un soupir ? »
« Marchand, pauvre marchand, ici tu dois mourir
Regarde sous le lit et tu vas bien frémir
En voyant le couteau dont ils vont se servir
IV
A la dernière foire en ont égorgé trois.»
« Ma petite Mona, sauve-moi, sauve-moi !
J’ai trois frères, trois gars solides comme moi.
L’un sera ton mari ; je te laisse le choix. »
V
L’aubergiste à minuit se réveille en sursaut,
Allume la chandelle et prend son grand couteau.
Mais Iannik dans la nuit s’est sauvé par l’enclos,
A pris la fille en croupe et s’enfuit au galop.
VI
C’est la belle Mona qu’il faut voir maintenant
Avec ses bas à jour et ses boucles d’argent.
Elle vient d’épouser le frère du marchand,
Et c’est bien la plus brave au marché de Rouen.
L’air de ce gwerz est dans le mode majeur.